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 (we forget that the sun will soon rise.)

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Kala Ramirez
Kala Ramirez
PSEUDO : backwards.
AVATAR : holland roden.
MESSAGES : 18
CREDITS : (av) amortentia
ARRIVÉ LE : 21/07/2015
ÂGE : vingt-trois étoiles, tout comme rosie, sa soeur.
COTE COEUR : célibataire, elle est invisible et se plaît dans l'ombre des autres.
SANG : sang-pur.
CURSUS/ANNEE : cinquième année, cursus artistique en option langues vivantes.

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MessageSujet: (we forget that the sun will soon rise.)   (we forget that the sun will soon rise.) EmptyLun 17 Aoû - 18:02

that's all right. anyway, my mum always said things we lose have a way of coming back to us in the end. if not always in the way we expect.  
Le livre s’ouvre à la page 45 – nombre maudit par la timide qui l’observe en soupirant. Il y a les mots, des dizaines de mots qui se succèdent sans former de phrases, des dizaines de syllabes qui s’enchevêtrent sans former de mot, des dizaines de lettres qui se bousculent sans former de syllabe. Elle les regarde, la mine défaite. Cela fait six fois aujourd’hui qu’elle tente de mettre un terme à ce problème, six fois qu’elle ressasse des notions apprises par cœur qu’elle ne comprend pas. Et ça danse devant ses paupières closes, la douce mélodie de l’échec vient caresser ses tympans comme une terrible migraine alors qu’elle glisse ses mains sur ses tempes pour faire cesser le vacarme, pour faire taire le capharnaüm d’idées qui résonne.
C’est un exercice simple, a dit le professeur. C’est un exercice que n’importe qui peut faire les yeux fermés, c’est pourquoi il sera noté et vous avez trois jours. Kala aurait pu refuser – prétexter être dyslexique, user de sa maladie, pour ne pas à avoir à donner un sens à ces propos barbares dessinés sur papier. Mais Kala n’aime pas se plaindre, la timide se glisse dans les tréfonds du silence pour que personne jamais n’aperçoive la faiblesse qui coule dans ses veines. Elle s’extirpe des conversations, se soumet à la lourde loi de l’invisibilité pour que jamais on ne tente de voir au-delà de ses sourires et de ses mains tremblantes.

Le livre reste face contre ciel, tandis que l’enfant griffonne des notes sur sa feuille. Elle n’y arrivera pas. Elle s’avoue rarement vaincue, la môme, elle aime l’adrénaline du combat bien plus qu’elle n’est capable de l’avouer, elle aime réussir, elle aime sortir de l’ombre de sa sœur pour briller, très légèrement, à son tour. Parfois, Kala est une étoile qui pourrait illuminer monts et vallées. Et parfois… parfois elle est épuisée, pâle et blême, attendant qu’on sonne l’heure de son échec. Parfois elle est une simple tâche dans le paysage ; et elle considère que là est sa place quand elle a pu être le soleil hier.
Des mots se griffonnent sur le papier, ils se détachent de sa bouche et viennent échouer sur le parchemin avec une délicatesse effrayante, comme si elle venait de mettre un peu d’elle dans ces syllabes calligraphiées aux reflets sombres. Alors qu’elle demande à sa plume d’écrire pour Asaël, ses yeux balaient la pièce du regard. Elle ne parle pas fort,  ce n’est qu’un chuchotement, mais elle voit bien que les mots s’inscrivent plus vite que sa langue ne veut bien les chuchoter. Elle n’aime pas demander de l’aide, elle n’aime pas obliger les gens à venir la voir pour mettre un terme à l’idiotie dont elle peut faire preuve.

Mais elle a rencontré Asaël et c’est devenu plus doux, plus facile de dire s’il te plaît. Parce qu’il n’a pas vu sa sœur, il ne sait pas encore combien elle est pâle et stupide face à Rosie. Il ne sait pas combien sa jumelle est parfaite, combien elle peut briller. Véritable miracle ambulant aux mots envoûteurs et à l’intelligence accablante. Toujours propre, toujours droite, toujours splendide. Il n’y a pas que de la jalousie dans l’esprit de Kala, il y a aussi et surtout de l’admiration. Si elle est dans l’ombre de Rosie, c’est en partie parce qu’elle l’a choisi. C’est beaucoup plus simple d’être son ombre que d’exister pour de vrai et devenir quelqu’un. Après tout, qui pourrait bien vouloir être avec elle quand ils peuvent avoir Rosie ?
Mais Asaël ne la connaît pas encore et c’est plus simple. C’est pour cela qu’elle n’hésite pas à ensorceler le mot pour qu’il rejoigne le garçon. Dans la petite note, il y a griffonné une demande plutôt explicite. ‘Problème avec une potion. Trop de lettres, de signes, d'ingrédients. Tu crois que tu pourrais venir m’aider à démêler tout ça, s’il te plait ? Suis dans la salle d’étude.' elle hésite, puis rajoute elle-même, l'écriture moins affirmée que la plume à papote. 'Si tu ne peux pas, t’en fais pas.’ La dernière phrase, elle est ajoutée, un peu par défaut parce qu’elle ne veut pas lui forcer la main, Kala.
Et maintenant, elle attend sagement, les yeux rivés sur son livre, plus perdue dans ses pensées que réellement concentrée. Sur un énième parchemin, elle inscrit les notes d’une musique qu’elle fredonne, elle dessine un sourire, des yeux, elle griffonne avec application et dans son gribouillis, il y a plus de beauté et de perfection qu’il n’y en aura jamais dans un exercice de potion ou elle tente pourtant de s’appliquer. Mais rien n’y fait – Kala, elle a le cœur volage des artistes. Et elle est tout sauf logique.
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